mercredi 22 mai 2013

La Mu'allaqâ, poème lu lors du repas chez Myriam


À l'heure où les Pléiades dans le ciel vacillaient

Comme les plis d'une ceinture sertie de pierres.

Je vins. Elle avait ôté, pour dormir, ses robes
Près du voile, hormis une, façon négligé.

[...]

Je la pris par les tempes ; elle glissa / sur moi,
Flanc ferme, mais charnue où l'on met les chevillières...

Elle est légère, blanche, sans profusion aucune,
Le haut de la poitrine poli comme un miroir,

Tel un premier oeuf à la blancheur mêlée d'ocre, 
Nourrie qu'elle fut d'une eau pure, inaltérée ;

[...]

Elle illumine les ténèbres, le soir, comme
La lampe de veillée d'un moine anachorète.

Vers sa pareille tend la patiente effusion
Quand elle devient mûre, entre robe et tunique.

Avec jeunesse passe la cécité de l'homme :
De sa passion pour toi mon coeur ne s'est passé.

Que d'ennemis, qui t'accablaient, j'ai repoussés,
Conseilleurs occupés à blâmer sans relâche !

Que de nuits ont roulé la vague de leurs voiles
Sur moi, lourds de tant de peines, pour m'éprouver !


Imru' Al-Quays
Traduit par Pierre Larcher (poésie arabe antéislamique)
Éditions Fata Morgana

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