Note d’intention Projet photo

Tandis que le crépuscule s’installe
dans le quartier, l’espace urbain se vide…
Son activité s’altère et change de
profil.
Les personnes se retirent alors que
sortent les ombres.
D’autres couleurs nuancent le
quartier.
D’autres bruits apparaissent.
Les lumières jaillissent, la ville
s’illumine.
La Nuit enveloppe le lieu.
C’est dans
cette atmosphère lunaire et mystérieuse que se révèlent les rêves.
Ces « perspectives »
immatérielles investissent alors le quartier tout au long de la nuit, évoluant
sans cesse, se métamorphosant au gré des pensées qui fluctuent, des
personnalités différentes et du temps qui passe.
Je
souhaiterais utiliser le temps de la nuit pour représenter ( et non pas
illustrer) une série de rêves : petites choses abstraites qui s’échapperaient,
s’affranchiraient alors de la propriété individuelle, quitte à sortir de
l’espace intérieur pour interagir avec l’espace urbain.
Les
espaces (intérieur-extérieur) se confondraient de telles sortes qu’il se
dégagerait des images une dimension onirique.
La
technique employée : le pliage + découpage.. à l’intérieur du cadre
photographique suggérerait l’idée de légèreté, d’un élément éphémère.
Le pliage
ne fige pas une image, il recourt à de multiples manipulations pour figurer
quelque chose. C’est un médium qui se construit en permanence, qui ne peut se
résoudre à une seule forme définie. C’est en cela que cette technique me paraît
pertinence pour caractériser l’aspect transitoire et fragile du rêve.
Dans mes
images, je souhaiterais apporter au rêve un registre enfantin : à la fois
facétieux et lunatique. Les petites constructions en papier assailliraient le
cœur du quartier incognito la nuit sans en prendre réellement possession.
Tandis que
les acteurs de la ville (habitants, promoteurs, architectes, élus, autorités,
Etat) d’ordinaire impliqués dans L'investissement de l'espace
urbain seront endormis, les rêves, s’empareront du lieu, envisageant
celui-ci comme un grand chantier de construction et création libre de droits. (En
revanche, sans dégrader le lieu, toujours dans un esprit bon enfant). Ils
bouleverseraient la logique diurne du quartier pour revendiquer une petite
anarchie nocturne.
La
photographie, médium qui à l’inverse du pliage à tendance à saisir le temps et
à arrêter les formes à un instant précis ne se confronterait pour autant pas à
la technique employée dans son champ (technique : pliage qui par la même
sujet : le rêve et objet : du cadre). Au contraire, la photographie
serait utilisée pour rendre compte d’instants qui nous demeureraient inconnus
et même invisibles au quotidien. Les images, témoigneraient de scènes qui se
déroulent en dehors du réel connu de tous, comme des promesses imaginaires
issues de la nuit dans le quartier… Ces photographies seraient donc pensées
comme une suite de moments au sein desquels se lirait à chaque fois une
narration particulière et propre à chaque image.
Références artistiques et
littéraires + musicales :
-
« Aube » : Une nouvelle illustrée par
des photographies de Dave Mackean : extrait de son
recueil illustré : « Échos
graphiques », Traduit de l’anglais par Anne Capuron, Éditions
Delcourt : pour la tournure poétique de l’histoire qui conte une fuite du
quotidien + la teinte bleue des images, parti pris qui accentue l’aspect irréel
et infini des images et de la magie de l’errance. (clic)
-
La
série photographique : « Architect’s
Brother» de Shana et Robert ParkeHarrison : pour la dimension onirique
des images et leur narration. (clic)
-
Peter
Callesen : Maîtrise des techniques de pliages et de découpage qui confère
une vraie poésie au papier. Les sculptures de papier ressemblent à des mirages
qui à tout moment menacent de s’envoler, comme des esquisses de choses, comme
des rêves … (clic)
-
Les
esquisses préparatoires : « Recherches
sur un pays sans nom » et le livre : « Là où vont nos pères » de Shaun Tan : Pour les
recherches + quête à la fois sur le plan du scénario et des esquisses,
origamis… de créatures et d’un univers imaginaire. (clic)
-
Les
albums : « Naphtaline »
d’Ez3kiel (clic),
certains albums de Sigur ros : « Valtari »
(clic),
« Fields of Coral » de
Vangelis : (clic) ..etc.. : Pour la musicalité qui s’évade, se ballade,
et qui parfois semble rappeler des paysages lunaires, relatif aux rêves.
Note d'intention - Johanna Solvéry
Note d'intention - Johanna Solvéry
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