lundi 20 mai 2013

Note d'intention Projet Photo.


Note d’intention Projet photo


Tandis que le crépuscule s’installe dans le quartier, l’espace urbain se vide…
Son activité s’altère et change de profil.
Les personnes se retirent alors que sortent les ombres.
D’autres couleurs nuancent le quartier.
D’autres bruits apparaissent.
Les lumières jaillissent, la ville s’illumine.
La Nuit enveloppe le lieu.

C’est dans cette atmosphère lunaire et mystérieuse que se révèlent les rêves.
Ces « perspectives » immatérielles investissent alors le quartier tout au long de la nuit, évoluant sans cesse, se métamorphosant au gré des pensées qui fluctuent, des personnalités différentes et du temps qui passe.

Je souhaiterais utiliser le temps de la nuit pour représenter ( et non pas illustrer) une série de rêves : petites choses abstraites qui s’échapperaient, s’affranchiraient alors de la propriété individuelle, quitte à sortir de l’espace intérieur pour interagir avec l’espace urbain.

Les espaces (intérieur-extérieur) se confondraient de telles sortes qu’il se dégagerait des images une dimension onirique.

La technique employée : le pliage + découpage.. à l’intérieur du cadre photographique suggérerait l’idée de légèreté, d’un élément éphémère.
Le pliage ne fige pas une image, il recourt à de multiples manipulations pour figurer quelque chose. C’est un médium qui se construit en permanence, qui ne peut se résoudre à une seule forme définie. C’est en cela que cette technique me paraît pertinence pour caractériser l’aspect transitoire et fragile du rêve.

Dans mes images, je souhaiterais apporter au rêve un registre enfantin : à la fois facétieux et lunatique. Les petites constructions en papier assailliraient le cœur du quartier incognito la nuit sans en prendre réellement possession.

Tandis que les acteurs de la ville (habitants, promoteurs, architectes, élus, autorités, Etat) d’ordinaire impliqués dans L'investissement de l'espace urbain seront endormis, les rêves, s’empareront du lieu, envisageant celui-ci comme un grand chantier de construction et création libre de droits. (En revanche, sans dégrader le lieu, toujours dans un esprit bon enfant). Ils bouleverseraient la logique diurne du quartier pour revendiquer une petite anarchie nocturne.

La photographie, médium qui à l’inverse du pliage à tendance à saisir le temps et à arrêter les formes à un instant précis ne se confronterait pour autant pas à la technique employée dans son champ (technique : pliage qui par la même sujet : le rêve et objet : du cadre). Au contraire, la photographie serait utilisée pour rendre compte d’instants qui nous demeureraient inconnus et même invisibles au quotidien. Les images, témoigneraient de scènes qui se déroulent en dehors du réel connu de tous, comme des promesses imaginaires issues de la nuit dans le quartier… Ces photographies seraient donc pensées comme une suite de moments au sein desquels se lirait à chaque fois une narration particulière et propre à chaque image.

Références artistiques et littéraires + musicales :

-        « Aube » : Une nouvelle illustrée par des photographies de Dave Mackean : extrait de son recueil illustré : « Échos graphiques », Traduit de l’anglais par Anne Capuron, Éditions Delcourt : pour la tournure poétique de l’histoire qui conte une fuite du quotidien + la teinte bleue des images, parti pris qui accentue l’aspect irréel et infini des images et de la magie de l’errance.  (clic)
-        La série photographique : « Architect’s Brother» de Shana et Robert ParkeHarrison : pour la dimension onirique des images et leur narration. (clic)
-        Peter Callesen : Maîtrise des techniques de pliages et de découpage qui confère une vraie poésie au papier. Les sculptures de papier ressemblent à des mirages qui à tout moment menacent de s’envoler, comme des esquisses de choses, comme des rêves … (clic)
-        Les esquisses préparatoires : « Recherches sur un pays sans nom » et le livre : « Là où vont nos pères » de Shaun Tan : Pour les recherches + quête à la fois sur le plan du scénario et des esquisses, origamis… de créatures et d’un univers imaginaire. (clic)
-        Les albums : « Naphtaline » d’Ez3kiel (clic), certains albums de Sigur ros : « Valtari » (clic), « Fields of Coral » de Vangelis :  (clic) ..etc..  : Pour la musicalité qui s’évade, se ballade, et qui parfois semble rappeler des paysages lunaires, relatif aux rêves.


Note d'intention - Johanna Solvéry

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire